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  • Séverine C.

"Vieillir" : chaque année est un pas de plus vers l'harmonie


Après la fameuse crise de la quarantaine, voilà maintenant la seconde partie de vie. Alors qu'on nous annonce une retraite de plus en plus lointaine, les nombres à partir de 40 n'en finissent pas de nous hanter.


Après avoir grandi, mûri, maturé, nous voilà réduits à un verbe-couperet : vieillir.


Nombreux sont celles et ceux qui vivent 50 ans comme un tournant. Ce n'est pas la courbe d'une route bienheureuse au long cours mais le virage qui mène plus loin au ravin. Le corps donne des signes de fatigue, les grandes décisions de vie semblent avoir été prises, les ultimes changements de voie professionnelle paraissent (quasi) impossibles. Trop tard.


Et pourtant... Vieillir, c'est faire un pas de plus chaque année vers l'harmonie. Prendre de l'âge n'est pas un entonnoir qui nous enserre petit à petit dans son goulot. C'est au contraire un mouvement de pleine ouverture.


Preuve en est la vague "silver" (couleur argent en anglais) qui met en avant non seulement l'acceptation de ses cheveux gris ou blancs, mais aussi la promotion esthétique de son "âge". On ne parle plus de "senior" mais de "best ager", "silver ager" ou "silver generation" pour ne citer que ces termes.


Si nous comparons les grandes périodes de notre vie aux saisons sous nos latitudes, nous serions dans notre printemps de 0 à 25 ans, dans notre été de 25 à 50 ans, dans notre automne de 50 à 75 ans et dans notre hiver à partir de 75 ans.

Toujours sous nos latitudes, l'été est la saison qui nous permet d'étirer notre ressort au maximum. Mais contrairement à ce que nous croyons, ce n'est pas là que nous sommes au pic de notre forme. Nous sommes à notre plein potentiel le jour de l'équinoxe d'automne, le 21 septembre... à condition d'avoir vécu les saisons précédentes dans leur mouvement.


À ce stade de l'année, nous sommes à la fois la rivière, la montagne, le lac, le vent. Nous venons de traverser deux saisons énergivores, le printemps et l'été. Après avoir chanté durant tout ce dernier, nous voilà au plus fort et au plus haut de notre parabole intérieure dans un automne qui va nous équilibrer.


De ce principe, nous serions dans le début de la plénitude de notre vie à 50 ans et à notre apogée un peu avant 75 !

Quelle bonne nouvelle, n'est-ce-pas ? Nous aurions à cet âge parcouru du chemin, baroudé, gagné en sagesse du corps et de l'esprit, emmagasiné du vécu et ouvert notre conscience sur le monde. Nous serions fin prêts à transmettre à ceux qui nous suivent, et ce, pendant de belles années encore.

Puis vient l'Hiver. C'est durant cette saison que nous préparons l'année suivante sur le plan énergétique. Elle constitue le réservoir du futur. À partir de 75 ans, nous sommes ainsi sensés préparer tranquillement "la relève".

L'expérience, la légitimité et l'énergie de l'ouverture se retrouvent en ce point de la vie.


Mais nous avons tendance à segmenter. Voir le déclin. La retraite nous est proposée comme une raccrocheuse de crampons : "je n'ai plus rien à apporter", "j'ai fait mon temps", "la place aux jeunes". Nos croyances se cimentent ainsi un peu plus pour nous mener à une calcification du corps et de l'esprit. Alors qu'il n'y a ni avant, ni après. Tout n'est que juste continuité.


Si nous nous retournons et que nous envisageons le chemin parcouru comme une grande expérience, si nous regardons devant nous et nous faisons fort de transmettre cette dernière aux plus jeunes, nous ne verrions plus la mort comme une fin. Nous cesserions de (sur)vivre en ayant peur, ou de la mort ou de mourir, et de demander ainsi à la science, à la médecine ou à la société de nous assurer une longue vie "quoi qu'il en coûte".

Transmettre et ne pas vivre pour soi une fois passées 75 années, c'est continuer l'expérience.

Ainsi, si nous prenons chacun de nos anniversaires comme une étape de plus qui nous mène vers l'harmonie et le Graal de la plénitude, nous changerons la vision globale que nous avons sur notre vie que nous pensons souvent déclinante. Exit les "à mon âge, je ne me changerai pas" ou "je suis plus proche de la fin que du début". Ces phrases-croyances bloquent toute possibilité de vivre ce mouvement comme une ouverture, un peu plus importante chaque année.

Et qu'on se le dise : ce n'est pas la couleur des cheveux blancs ou gris - même si ça devient à la mode - qui mène à l'harmonie. Cette dernière est un processus qui part de l'intérieur.


Dorénavant, vous ne direz plus "vieillir" mais "avancer dans votre expérience de la vie" !

C'est plus long dans tous les sens du terme !


Souhaitez-vous une belle ouverture.


Séverine Camus - octobre 2022






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